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(Français) LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE N’EST PAS QU’UN ENGAGEMENT ÉTATIQUE, SA RÉUSSITE DÉPEND AUSSI DE L’IMPLICATION DES ENTREPRISES. ET LE SYSTÈME BANCAIRE A UN RÔLE IMPORTANT DANS CETTE DYNAMIQUE.

 

Le Maroc s’est résolument engagé sur la voie du développement durable, en prenant en considération les principes du respect de l’environnement, particulièrement depuis la COP22 qu’avait abritée, en 2016, Marrakech. Les engagements du Royaume ont été clairs et ont évolué au fil des années, puisqu’il a pris sur lui la décarbonation progressive de son économie.

Or, si les grands projets structurants portés par l’État en matière de production énergétique promettent, il n’en demeure pas moins que les opérateurs privés sont attendus pour jouer leur partition dans l’effort collectif en matière de préservation de l’environnement, notamment en incluant la dimension verte dans leur développement. Ce qui exige un accompagnement financier adéquat. D’où le rôle que devra jouer le système bancaire dans une dynamique appelée à s’accélérer.
D’ailleurs, les différentes institutions financières de la place y mettent du leur pour accompagner le tissu productif marocain en la matière. C’est le cas notamment du Groupe Société Générale (GSG) qui, nous dit son directeur général et membre du directoire, François Marchal, a placé «la responsabilité environnementale au cœur de sa stratégie depuis de nombreuses années, en s’inscrivant dans les meilleures pratiques des établissements financiers : respect des Principes de l’Équateur, alignement des portefeuilles de financement sur des trajectoires conformes aux accords de Paris et engagement de neutralité carbone en 2025». Le DG précise, en outre, que le GSG développe sa stratégie en la matière en accompagnant les acteurs nationaux qui impulsent la transition énergétique et en soutenant les PME industrielles dans leur investissement à impact positif, notamment en termes d’économie d’énergie, d’eau ou de matières, gestion des rejets, recyclage…

Accompagner la transition

Et d’ajouter : «Le Maroc développe une vision ambitieuse de son mix énergétique et dispose d’un potentiel important en matière de développement durable, nous devons donc accompagner nos clients dans cette transition et leur permettre de renforcer leur positionnement face aux règlementations internationales qui se durcissent». F. Marchal rappelle, par ailleurs, que le Groupe GSG a été la première banque à implémenter une «Green Value Chain» au Royaume, conjointement avec la BERD. «Ce partenariat d’excellence, dit-il, qui dure depuis 2012, a récemment été reconduit par une nouvelle ligne de crédit d’une enveloppe de 25 millions d’euros, destinée au renforcement des investissements verts au Maroc».
Active sur ce segment, Bank of Africa (BOA) n’est pas en reste. L’enseigne bancaire a d’ailleurs organisé, tout récemment à Tanger, la deuxième escale d’une campagne de sensibilisation, après une première tenue à Casablanca en novembre dernier, auprès des opérateurs économiques de la région du Nord. Sous le thème de «Investir dans la décarbonation, pour pérenniser la compétitivité de l’entreprise», la rencontre a servi de tribune pour le management de la banque afin de promouvoir l’économie durable et son pendant de la finance verte. Des rencontres régionales qui participent d’un engagement qui remonte à 2012 lorsque le Groupe avait accompagné des PME dans leur démarche environnementale. Ce qui s’est traduit, aussi, par l’adhésion de l’institution bancaire aux Principes de l’Équateur, ainsi qu’au Global Compact onusien.
Par ailleurs, en parcourant la partie relative à la responsabilité sociale de l’entreprise du bilan arrêté à juin dernier, on apprend que BOA a financé et accompagné à travers la Ligne Blue qui lui est exclusive (signée en 2017 avec l’AFD et la BEI) plusieurs projets à hauteur de 6 millions d’euros, notamment des stations d’épuration d’eau auprès des industriels. De même que le premier semestre de l’exercice 2022 a été marqué par la poursuite de la commercialisation de l’offre signée avec la BERD, GEFF (Green Economy Financing Facility) de 13 millions d’euros et GVC (Green Value Chain) de 10 millions d’euros. Dans la même veine, le document renseigne que le Groupe a procédé au financement du Repowering du parc éolien Koudia Al Baida dans la région de Tanger-Tétouan moyennant un investissement de 44 millions d’euros. Ce qui a permis le doublement de sa capacité de production existante en la portant à 100 MW. Il est à noter, en outre, que BOA propose toute une batterie de lignes de crédit pour le financement de l’acquisition d’équipements et/ou la réalisation de projets permettant soit de réduire la consommation énergétique ou d’avoir recours aux EnR. Des lignes qui concernent l’industrie, le tertiaire, la promotion immobilière, le transport ou encore les projets autonomes EnR de petite taille. La démarche est d’autant plus importante du fait que la compétitivité du tissu productif dans les chaines de valeur à l’international est tributaire du respect scrupuleux des règles environnementales.

Un choix, des voies

• De manière volontariste et irréversible, le Maroc s’est engagé sur la voie de réussir le pari de la diversification dans son mix énergétique, notamment en tirant profit de son énorme potentiel naturel en termes de l’éolien, du solaire et de l’hydrogène. Ceci s’est traduit par le déclenchement d’une vertueuse dynamique en matière de grands chantiers structurants (centrales solaires et autres parcs éoliens, etc.).
Ce qui devra se traduire non seulement par répondre aux besoins énergétiques du tissu productif domestique, mais dont une partie pourrait être dirigée vers l’exportation sur d’autres marchés.
• Au regard de l’évolution de ces différents chantiers, tout porte à croire que le pays est à même de relever le défi en portant, à l’horizon 2030, la part des énergies renouvelables à 50% dans son mix énergétique. Ce qui implique non seulement d’honorer les engagements pris, mais aussi et surtout l’inscription de l’économie marocaine dans son environnement mondial et le renforcement de sa compétitivité dans les chaines de valeur mondiales, notamment en ce qui concerne les secteurs exportateurs dans un marché de plus en plus regardant sur l’empreinte carbone.
• La réussite de la transition énergétique n’est pas qu’une affaire des pouvoirs publics, les opérateurs privés sont aussi appelés à jouer leur partition. Et le système bancaire rode sa machine pour accompagner la dynamique.