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La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a injecté 211 millions d’euros dans 10 projets réalisés au Maroc en 2021. Plus de la moitié de l’investissement total a financé des projets verts. Du cadre réglementaire, aux initiatives et l’attractivité des investisseurs pour le financement vert, le Maroc marche sur l’eau.

Par le biais de son mécanisme de financement pour une économie verte (GEFF) et du programme vert, la BERD a fourni un total de 88 millions d’euros à des banques partenaires pour aider les petites et moyennes entreprises et les entreprises à investir dans les technologies d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Un prêt de 6 millions d’euros à Lamatem, un producteur marocain de vêtements médicaux haut de gamme, a été le premier projet de la BERD à être soutenu par une garantie de partage des risques de l’Union européenne dans le cadre de son programme du Fonds européen pour le développement durable (FEDD), qui contribue à répondre aux besoins de liquidité à court terme dans le contexte de la reprise après la pandémie de Covid-19.

Dans le cadre du même programme, la BERD a également accordé un financement sous forme de prêt de 10 millions d’euros au fabricant panafricain de matelas Dolidol pour financer un projet de recyclage visant à transformer des bouteilles de polyéthylène téréphtalate (PET) usagées en fibres de polyester pour les produits de literie.

En 2021, la BERD a continué de promouvoir les investissements directs étrangers (IDE) et l’intégration régionale en participant à une obligation liée à l’environnement, au social et à la gouvernance (ESG) émise par Faurecia, l’un des principaux équipementiers automobiles européens, pour financer ses opérations au Maroc et soutenir son objectif de devenir neutre en carbone d’ici 2025.

La Banque a apporté un financement pour 75 petites et moyennes entreprises (PME) dans le cadre de son programme de conseil axé sur les technologies numériques, les femmes entrepreneurs et les questions écologiques.

Le Maroc a entrepris un certain nombre de réformes clés en 2021. Avec le soutien de la BERD qui a su apporté le financement nécessaire, par exemple, l’Autorité nationale de régulation de l’énergie du Maroc a approuvé le tout premier code de réseau électrique du pays, une étape clé dans la libéralisation du secteur de l’électricité et le développement de nouvelles capacités renouvelables.

Le Maroc accueillera l’Assemblée générale annuelle de la BERD pour la première fois en 2022. Elle se tiendra à Marrakech du 10 au 12 mai prochain.

Cadre réglementaire du financement vert

Ces dernières années, le Maroc a développé une réglementation pour encourager la prolifération des obligations vertes. En 2016, avant la première émission d’obligations vertes du pays, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a publié des lignes directrices élaborées en partenariat avec la Société financière internationale qui fixent les règles de base et le cadre opérationnel des obligations vertes. Les lignes directrices expliquaient comment les émetteurs potentiels devraient identifier et sélectionner les projets applicables, faire examiner les projets de manière indépendante et obtenir les autorisations nécessaires du régulateur. Le document décrivait également les exigences en matière de rapports. Le le financement vert se régule petit à petit.

D’un point de vue réglementaire, les obligations vertes sont traitées de la même manière que les obligations traditionnelles, mais avec des étapes supplémentaires pour garantir que les fonds levés sont respectueux de l’environnement et durables. Les offres de financement ont été couronnées de succès et les autorités de toute la région en prennent note. « Les obligations vertes deviennent de plus en plus importantes et nous constatons un intérêt significatif de la part des investisseurs », a déclaré à l’OBG Nasser Seddiqi, directeur des opérations financières et des marchés de l’AMMC. « Parce que le Maroc fait partie des leaders continentaux, les régulateurs d’autres pays africains viennent nous voir pour savoir comment nous avons adapté nos réglementations pour soutenir les obligations vertes. »

Début 2020, le Maroc avait émis cinq obligations vertes d’une valeur de 4 milliards de dirhams. Outre Masen et Casablanca Finance City, des obligations vertes ont été émises par deux banques pour financer et refinancer des projets d’énergie durable et d’efficacité énergétique. En novembre 2018, un autre problème a été posé par le promoteur immobilier public Al Omrane Holding. La moitié de l’offre de 1 milliard de dirhams était en obligations vertes, tandis que le reste était conventionnel. L’offre Al Omrane – plus de huit fois sursouscrite – a utilisé les fonds pour l’efficacité énergétique et des projets de logements pilotes intégrant des solutions techniques basées sur différentes zones climatiques. Chacune des offres était des transactions de gré à gré, bien que la Bourse de Casablanca ait signalé son intérêt à intégrer des obligations vertes à l’avenir.